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3e exercice complémentaire de Rudolf Steiner
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Egalité d’humeur (3e exercice complémentaire)
Rudolf Steiner utilise à nouveau différents noms pour ce troisième exercice complémentaire : sérénité, égalité d'âme face au plaisir et à la souffrance, équanimité, domination de l'âme sur les sentiments, contrôle du ressenti, équilibre psychique et endurance/trempe. Une fois de plus, tous ces noms s’approchent de l'essence du troisième exercice complémentaire.
Une sélection de citations de Rudolf Steiner pour le 3e exercice complémentaire
2.1 Exercices pour l’âme en images et symboles ... | GA 267, P. 57ff
«Au cours du troisième mois, un nouvel exercice doit être placé au centre de la vie : la formation d'un certain équilibre face aux fluctuations du plaisir et du chagrin, de la joie et de la douleur ; le « être porté aux nues » alternant avec le « se désoler jusqu'à la mort » doit être remplacé consciemment par une humeur égale. On prend soin de soi-même, afin qu'aucune joie ne nous emporte à sa suite, qu'aucune douleur ne nous écrase, qu'aucune expérience ne nous entraîne dans une colère ou un ressentiment démesurés, qu'aucune attente ne nous remplisse d'anxiété ou de peur, qu'aucune situation ne nous laisse sidérée, etc. Que l'on ne craigne pas qu'un tel exercice nous rende secs et sans sensibilité : au contraire, on s'apercevra bientôt qu'à la place de cela, ce qui se manifeste en nous à travers cet exercice, c’est l’apparition de qualités plus purifiées de l'âme ; surtout, on finira par constater un jour, par une attention subtile, une forme de calme intérieur se manifestant dans notre corporéité ; qu'on entreprenne alors de verser celle-ci dans le corps, comme dans les deux cas précédents ("courants éthériques"), en la laissant rayonner du cœur vers les mains, les pieds et finalement vers la tête. Dans ce cas, il ne s’agit évidemment pas de pratiquer cet écoulement après chaque exercice, puisqu'il ne s'agit pas là d'un exercice isolé, mais d'une attention continue à la vie intérieure de l'âme. Il faudra se rappeler chaque jour au moins une fois ce calme intérieur et faire ensuite l'exercice de ces flux à partir du cœur. Les exercices du premier et du deuxième mois seront, pendant ce temps, pratiqués comme le fut celui du premier mois pendant la période du deuxième exercice.»[1] [Lit.: GA 267, P. 57ff]
La science de l’occulte dans ses grandes lignes, 1909 | GA 13, P. 332ff
«En ce qui concerne le monde des sentiments, il doit amener l'âme à une certaine sérénité pour la formation de l'esprit. Pour cela, il faut que cette âme devienne maîtresse de l'expression du plaisir et de la souffrance, de la joie et de la douleur. C'est précisément à l’égard de l'acquisition de cette qualité que peuvent se manifester bien des préjugés. On pourrait craindre que l'on finisse par devenir obtus et indifférent au monde qui nous entoure si l'on ne peut plus «se réjouir de ce qui est agréable et ressentir de la douleur par rapport à ce qui est pénible». Mais il ne s'agit pas de cela. Une chose réjouissante doit en effet réjouir l'âme, une chose triste doit la faire souffrir. Elle doit seulement parvenir à maîtriser l'expression de la joie et de la douleur, du plaisir et du déplaisir. Si l'on s'efforce d'atteindre cet objectif, on s'aperçoit bientôt que l'on ne devient pas plus obtus, mais au contraire plus réceptif qu'auparavant à tout ce qui est agréable ou douloureux dans l'environnement. Il faut cependant faire attention à soi-même pendant une longue période si l'on veut acquérir la qualité dont il est question ici. Il faut veiller à pouvoir vivre pleinement le plaisir et la souffrance sans se perdre au point de donner une expression involontaire à ce que l'on ressent. Ce n'est pas la douleur légitime qu'il faut réprimer, mais les pleurs involontaires ; ce n'est pas le dégoût face à une mauvaise action, mais la rage aveugle de la colère; ce n'est pas l'attention portée à un danger, mais la « crainte » stérile, et ainsi de suite... Ce n'est que par un tel exercice que l'élève en science de l’esprit parviendra à établir dans son monde intérieur le calme nécessaire pour que, lors de l’émergence puis lors de l’entrée en action du moi supérieur, l'âme ne mène pas une deuxième vie malsaine, comme une espèce de double à côté de ce moi supérieur. C'est précisément à l'égard de ces choses-là qu'il ne faut pas se faire d'illusions. Il peut sembler à certains qu'ils ont déjà une certaine équanimité dans la vie ordinaire et qu'ils n'ont donc pas besoin de cet exercice. Une telle personne en aura justement doublement besoin. On peut en effet être tout à fait serein face aux choses de la vie ordinaire; puis, en s'élevant dans un monde supérieur, le manque d'équilibre qui n'était que refoulé pourrait d'autant plus se faire sentir. Il faut absolument admettre que, pour la formation de l'esprit, il est bien moins important de repérer ce qui nous semble déjà acquis que de s'exercer fidèlement et régulièrement à ce dont on va avoir besoin. Aussi contradictoire que puisse paraître cette phrase, elle est cependant juste. Si la vie nous a amené à développer telle ou telle disposition d’esprit, ce sont ces mêmes qualités qui nous serviront à la formation de notre esprit. Si la vie nous a amenés à développer de l’exaltation, il nous faudra ôter l'exaltation de nos habitudes; mais si la vie nous a appris une forme d’impassibilité, il nous faudra nous reprendre de telle sorte que l'expression de l'âme corresponde en effet aux impression reçues. Celui qui ne peut rire de rien ne maîtrise pas davantage sa vie que celui qui, sans parvenir à se maîtriser, est continuellement porté à rire.»[2] [Lit.: GA 13, P. 332ff]
Comment acquérir des connaissances sur les mondes supérieurs | GA 10, P. 129
« La (sixième) troisième chose est l'acquisition d'un certain équilibre de vie (équanimité). Le disciple occulte s'efforce de maintenir son humeur égale, qu'il s'agisse de souffrance ou de joie. Il perd l’habitude d’osciller entre « être porté aux nues » et « se désoler jusqu'à la mort ». Face au malheur et au danger ils se trouvera également préparé que face au bonheur et aux retours positifs. »[3] [Lit.: GA 10, P. 129]
Extraits des contenus des enseignements ésotériques, Volume III, Leipzig, 2 Janvier 1914 | GA 266/3, P. 243
« Pour devenir conscients de notre corps astral, nous devons faire exactement l'inverse. Nous devrons dans ce cas retenir les désirs qui voguent dans le corps astral, nous devons développer la sérénité et l'équanimité à leur égard. Nous devons établir en nous un calme absolu, une tranquillité absolue. Alors seulement nous pourrons sentir le monde astral extérieur se heurter à notre monde astral intérieur. De la même manière que nous nous heurtons au monde éthérique en y intervenant de nous-mêmes à travers notre volonté, de même nous pourrons percevoir le monde astral extérieur en restant calmes en nous-mêmes, en mettant au repos tous les désirs, toutes les envies. Avant que le corps astral n'en soit là, il s'étourdit à travers le cri. Nous savons qu'une douleur survient lorsque le corps physique et le corps éthérique ne sont pas en contact adéquat l’un avec l’autre. Le corps astral ressent cela comme une douleur. Le petit enfant, lorsqu'il ressent une douleur, crie. Il cherche à masquer la douleur en criant. L'adulte va peut-être s'écrier : aïe ! Si l’être humain parvenait à laisser sa douleur s'écouler complètement dans les vibrations de ce son, les vibrations du son provoqueraient de telles modifications dans la formation de son corps éthérique qu'il ne ressentirait pas la douleur, mais qu'il s'enfoncerait dans l'inconscient. Mais les dieux bienveillants ont rendu l'homme trop faible pour que cela soit possible, et c'est bien ainsi, car sinon il ne pourrait y avoir ni souffrance ni langage articulé. L'ésotériste doit parvenir à supporter avec calme, sérénité et équanimité toutes les sortes de douleurs, et de manière générale tout ce qui va se manifester en lui en réaction aux stimuli venant de l'extérieur. Alors il ne réagira plus par l’agression (à travers son corps astral) sur le monde extérieur, mais identifiera les agressions comme se présentant à lui, venant de l'extérieur. Mais comme il aura développé une sérénité totale, elles ne toucheront que ses corps physique et éthérique. Le corps astral ne sera pas atteint. Celui-ci deviendra pour ainsi dire libre, et on peut alors l'observer. C'est donc bien par l'exercice de la sérénité que je parviens à connaître mon corps astral. » [GA 266/3, P. 243]
Sur le monde astral et le devachan | GA 88, P. 178
« Faire preuve de tolérance. Accepter le bonheur ou le malheur avec équanimité, ne pas les laisser devenir des puissances déterminantes qui peuvent nous influencer. Ne pas laisser la joie ou la douleur nous pousser hors de notre direction. Se tenir à l'écart de toutes les influences et de tous les courants extérieurs et affirmer sa propre direction. » [Lit.: GA 88, P. 178]
Conférences pour la Société Anthroposophique à Stuttgart : Introduction à la science de l’occulte (Vor dem Tore der Theosophie en allemand) | GA 95, P. 118
« La sérénité. La troisième chose qui entre en compte peut être appelée équanimité. On y apprend à réguler l'état d'oscillation entre « être porté aux nues » et « se désoler jusqu'à la mort ». Celui qui refuse cela, parce qu'il croit que cela lui ferait perdre son originalité dans l'action ou sa sensibilité artistique, ne pourra pas faire l’expérience d’un développement occulte. L’équanimité signifie être maître du plaisir le plus élevé et de la douleur la plus profonde. Oui, on ne devient vraiment réceptif aux joies et aux souffrances du monde que lorsqu'on ne se perd plus dans la douleur et dans le plaisir, lorsqu'on ne s'y absorbe plus égoïstement. C'est justement grâce à cette sérénité-là que les plus grands artistes ont pu réussir le mieux, parce que c'est ainsi qu'ils ont ouvert leur âme à des choses subtiles et importantes sur le plan intérieur. » [Lit.: GA 95, P. 118]
Remarque importante
Les références données ci-dessous correspondent à l’édition complète des œuvres de Rudolf Steiner en allemand (connue sous le sigle GA) : si vous cliquez sur les liens indiqués vous arrivez sur le site « Steiner-Wiki » qui vous propose l’accès à l’ensemble du contenu du livre en version numérique. Vous pouvez alors, par des manipulations en « Copier-Coller », à l’aide de programmes issus de l’Intelligence Artificielle, tels « Google traduction » ou « DeepL » avoir une traduction plus ou moins fidèle de ces contenus. Si vous ressentez le besoin d’une référence plus fidèle au texte d’origine, une grande partie de ces textes existent en version papier (non gratuite) : il suffit de télécharger le document .pdf suivant aux Editions Triades, qui répertorie les différentes traductions correspondant à une GA donnée*.
https://www.editions-triades.com/wp-content/uploads/2024/02/Liste-GA-traduites-en-francais1.pdf
* Pour les personnes participant à un groupe de travail consacré aux exercices complémentaires, les différentes façon d’aborder ces textes pourront être exposées à l’occasion.
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Littérature
- Rudolf Steiner: Comment acquérir des connaissances sur les mondes supérieurs ?, GA 10 (1993), ISBN 3-7274-0100-1
- Rudolf Steiner: Les degrés de la connaissance supérieure, GA 12 (1993), ISBN 3-7274-0120-6
- Rudolf Steiner: La science de l’occulte, GA 13 (1989), ISBN 3-7274-0130-3
- Rudolf Steiner: Sur le monde astral et le devachan, GA 88 (1999), ISBN 3-7274-0880-4
- Rudolf Steiner: Cosmogonie, GA 94 (2001), ISBN 3-7274-0940-1
- Rudolf Steiner: Introduction à la science de l’occulte (Vor dem Tore der Theosophie), GA 95 (1990), ISBN 3-7274-0952-5
- Rudolf Steiner: Le mystère christique, GA 97 (1998), ISBN 3-7274-0970-3
- Rudolf Steiner: Indications pour une éducation ésotérique (Edition spéciale), GA 245 (1993), ISBN 3-7274-5515-2
- Rudolf Steiner: Extraits des contenus des enseignements ésotériques, Vol. III, 1913 et 1914; 1920 – 1923, GA 266/3 (1998), ISBN 3-7274-2663-2
- Rudolf Steiner: Exercices pour l’âme avec des méditations sur des mots et des symboles, GA 267 (2001), ISBN 3-7274-2670-5
Références particulières
- ↑ Rudolf Steiner: Exercices pour l’âme avec des méditations sur des mots et des symboles, [GA 267, P. 57f]
- ↑ Rudolf Steiner: La science de l’occulte, [GA 13, P. 332f]
- ↑ Rudolf Steiner: Comment acquérir des connaissances sur les mondes supérieurs ?, [GA 10, P. 129f]
· Rudolf Steiner: Seelenübungen mit Wort- und Sinnbild-Meditationen, [GA 267, S. 57f]
· · Rudolf Steiner: Die Geheimwissenschaft im Umriß, [GA 13, S. 332f]
· · Rudolf Steiner: Wie erlangt man Erkenntnisse der höheren Welten?, [GA 10, S. 129]
· · Rudolf Steiner: Aus den Inhalten der esoterischen Stunden, Band III, [GA 266/3, S. 243]
· · Rudolf Steiner: Über die astrale Welt und das Devachan, [GA 88, S. 178]
· Rudolf Steiner: Vor dem Tore der Theosophie, [GA 95, S. 118]